Le Deal du moment :
TCL C74 Series 55C743 – TV 55” 4K QLED 144 ...
Voir le deal
499 €
Le Deal du moment :
TCL C74 Series 55C743 – TV 55” 4K QLED 144 ...
Voir le deal
499 €

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Quand l'orage est passé [PV : Billy Antebellum]

 :: Hors Role Play :: Concerne Le Forum :: Archives :: Archives RP :: Abandonnés
Dim 2 Juin 2013 - 21:14
Quand l'orage est passé, ton ombre m'a survolée.

Cet étang qui l'avait tant de fois appelé, ce murmure que la nature lui lançait s'était progressivement agrandi, à présent éviter ce lieu revenait à torturer son âme en peine. Ce lieu était depuis longtemps habité par une gardienne que Katarina n'avait que trop connu et le sanctuaire se retrouvait influencer par les sentiments de celle-ci, de Billy... Tout en cet endroit appelait et faisait fuir la déesse au triste passé et elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi. Ce qu'elle comprenait encore moins, c'est pourquoi en ce jour ses pas avaient été guidés là-bas.

La pluie battait le ciel avec violence, la nuit n'était pas encore totalement tombée, mais le ciel s'était obscurcit. Katarina s'était assise incrédule assez loin pour ne pas être attirée, dans la nature avoisinante à l'étang. Son corps frêle tremblait sous la pluie glaciale, cette pluie mordante s’imprégnant dans sa peau, étrangement, elle sentait la présence de son amour renaitre, comme si à quelques pas, sa sœur l'attendait. La nuit chuta en voile protecteur sur la déesse qui s'écroula sur le sol verdoyant et humide, son esprit se rassurant dans les lieux et lorsqu'elle rouvrit les yeux, le soleil pointait à l'horizon.

La jeune femme se releva de façon pénible et ses pas furent frénétiquement entrainés vers le pont, elle se mit à courir ressentant le besoin de renouer avec son passé. L'aube faisait briller l'herbe couverte de rosée et l'eau de l'étang miroitait comme des pierres précieuses. Tout ce monde tournait autour d'elle pour lui rappeler les conditions météorologiques de ce jour funeste qui avait tout changé. La peur envahissait ses veines, la secouait de nombreux soubresauts incontrôlés et Katarina vint s'abattre sur le pont de bois, le rappant de ses ongles courts, s’écorchant ainsi les doigts.

« Pardonne moi si tu es là, pardonne moi de t'avoir laissée partir. Je ne pensais pas que... »

Brulante de regrets, la divinité en oubliait que sa dulcinée n'était pas morte réellement. Du moins, elle n'avait perdu que la vitalité qui courait dans ses veines, celle-ci ayant changé pour devenir une autre essence tout aussi belle. La blondinette arrêta graduellement de gratter le bois, attendant une réponse, cherchant à se cramponner à l'espoir que Billy ne l'avait pas délaissée.

Écoutant à nouveau les murmures de la nature, la femme comprenait que celle-ci ne l'a repoussait pas, qu'elle ne la châtiait pas, mais qu'elle semblait compatir à sa peine. Fébrile et incertaine, son visage se redressa pour observer le monde l'entourant. Choyant toujours sur le passage, Katarina mordit l'air de son regard envoutant pour chercher sa bien-aimée sœur, elle espérait la voir, mais après tout, si ce qu'elle avait cru percevoir des siècles plus tôt n'était qu'illusion ? Et si ce qu'elle ressentait n'était que de la douleur et des mirages ?

Une larme roula sur sa joue et percuta le ponton glacé.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Dim 2 Juin 2013 - 22:21
Quoi que l'on fasse, le passé restera toujours le passé. Il se tord en nous, nous ronge jusqu'à la moelle, jusqu'à même nous laisser pour mort. Et non content de nous avoir tué, il nous poursuit. Il s'accroche aux ombres, se mêle à la poussière. Notre passé nous accompagne pour le reste de notre misérable éternité. Il forge sans cesse notre avenir, notre présent. Il fait de nous ce que nous serons, comme il a déjà fait de nous ce que nous sommes. La fièvre monte, les souvenirs se succèdent. Douleur intense. On a beau essayer de l'enterrer sous les gravats de notre esprit, il n'est jamais assez profondément enfoui. Un jour, lorsque l'on s'y attend le moins, il refait surface. Si violemment que l'on ne peut que s'écrouler sous son poids. Défaillir, s'en aller petit à petit. A quoi bon lutter..? A quoi bon fuir ? Le passé finit toujours par nous rattraper.


C'est tellement beau. Tous ces reflets sur l'eau tranquille de l'étang. Les fleurs qui l'encadrent avec cette majesté divine. Un courant d'air. Une feuille s'envole, pour venir se déposer sur la surface miroitante de l'étendue d'eau. Le calme avant la tempête. Le ciel est menaçant, comme il l'était il y a presque un demi siècle de cela. Quelque chose se prépare. Dans ce paysage idyllique, le passé s'apprête à resurgir du néant, et à venir raviver la douleur qui émane d'une ancienne blessure d'une jeune fleur. Ancienne, peut être, mais même le temps n'a pas su la cicatriser.

Non loin du pont de bois, sous une branche basse, toute recroquevillée, Billy pensait. Elle pensait à sa vie d'autrefois, à ces moments heureux qu'elle avait connu de son vivant. Et qu'elle ne connaîtrait sans doute plus jamais. L'herbe se pressait contre ses jambes nues, et caressait sa peau douce. Les yeux de Billy était perdu dans le vague, comme si elle n'avait plus conscience de ce qu'il se passait tout autour d'elle. Le temps s'était arrêté pour elle. La réalité n'existait plus. Mais avait-elle déjà existé ? Toute son existence paraissait trop folle, trop compliquée, pour avoir déjà existé.

Alors Billy y croyait de moins en moins. Elle en était même à un point où elle se demandait si elle n'avait pas inventé de toute pièce Katarina, parce qu'elle se sentait seule. Le seul fait de penser à celle qui avait été sa sœur la faisait souffrir le martyr. Elle se mit à trembler, bien contre son grès, et le vent se leva autour d'elle. Cette douleur qu'elle ressentait la rendait folle. Si folle qu'elle croyait entendre Katarina.

- Pardonne moi si tu es là, pardonne moi de t'avoir laissée partir. Je ne pensais pas que...

Billy retint un sanglot et se recroquevilla de plus belle sous sa branche. La voix continuait de résonner dans sa tête, comme si elle avait été marquée au fer rouge pour toujours. Se tenant la tête à deux mains, elle s'allongea sur le sol mou. Étrangement, Billy ne voulait pas que cette voix disparaisse à nouveau. Elle ne voulait pas se résoudre au fait que sa sœur ne reviendrait pas vers elle. Pourquoi le ferait-elle ? Pourquoi reviendrait-elle après tous ces siècles de silence ? Pourtant, une petite part d'elle continuait à espérer. Et elle n'en souffrait que plus. Alors, même persuadée d'avoir entendu la voix de Katarina, il lui en fallait plus pour croire à son retour.

Mais au cours de plusieurs siècles d'existence, on finit par comprendre que l'infini échoue parfois là où l'infime réussi. Silence. Rien que le silence. Les doigts de Billy s'accrochaient à la terre au rythme de la danse des flammes dans ses yeux. Et le silence s'éternisait. Comme pris de spasme, le corps de la jeune gardienne se tordait, sous le poids d'une douleur atroce, lancinante, qui se fondait dans chacun de ses membres, chacune de ses cellules. C'est alors qu'elle entendit un son. Par n'importe lequel. Ce son.

Celui d'une larme tombant sur le ponton, qui faisait partie intégrante de son âme. Ses yeux s'ouvrirent en grand. Elle sentit à nouveau la larme de sa soeur qui tombait sur sa joue, lorsqu'elle avait perdu la vie. Cela lui fit l'effet d'une claque. Elle se redressa en silence, et porta une main à son visage. Elle ne savait pas bien si elle avait envie de la revoir, après tout. Elle ne savait pas non plus ce qui la poussait à ne pas réussir à l'oublier. Peut être était-ce le poids du passé qui la poussa à sortir de sa cachette. Elle s'avança sur l'étang, se rapprochant du ponton où se tenait Katarina. La tête haute, avec une grâce impressionnante, elle finit par s'arrêter à une vingtaine de mètres d'elle. Se remémorant ses paroles, elle plongea son regard dans le sien.

- Tu ne pensais pas que quoi ? murmura-t-elle tout bas, d'une voix aussi froide que la glace.

Ce ton glacial dissimulait tant bien que mal son envie de courir vers elle, et surtout, la douleur qu'elle éprouvait. Elle ne pouvait oublier la façon dont elle l'avait abandonné ce soir là. Et elle ne pouvait même plus nier les sentiments qui la poussait à haïr désespérément sa sœur. A haïr, ou bien...

Le passé laisse sa marque indélébile sur une âme. Mais aujourd'hui, nous avons toute l'éternité devant nous. Désormais, notre futur est bien plus important.
Revenir en haut Aller en bas
Billy Antebellum
Âme qui Rode ☂
Billy Antebellum
Billy Antebellum
Age : 34
Messages : 12

Identité
Age: 16 ans physiquement, infiniment plus en réalité.
Origine: L'étang.
Métier: Gardienne de l'étang et de son pont.
Billy Antebellum
Lun 3 Juin 2013 - 13:31


Le monde devenait peu à peu floue, sa vue se brouillant de larmes amères. Tout cet univers n'était qu'un vaste océan de larmes, chacun revenant toujours aux larmes, à ses larmes froides et glaciales de la tristesse ou chaudes et réconfortantes de la joie. Son regard n'abandonnait pas l'espoir de trouver son point d'ancrage, sa seule raison d'exister, il passait du monde réel à celui de ses souvenirs. Oh, ses souvenirs, tragiques et blessants s'attardant pour frapper sans cesse le cœur à nu d'un animal fragile. Ses souvenirs qui bercent les grands adultes lors de leurs nuits de sommeil, ceux qui effraient les plus craintifs en leurs rappelant le malheur du monde. Ce souvenir créant des mirages tellement l'espoir est authentique, comme cette silhouette faisant face aux iris de la jeune femme, se reflétant magistralement en eux.

C'était une ombre bien visible, une ombre planant par dessus un corps où une âme apeurée s'était échouée. La force de cette image faisait chavirer la belle déesse, l'emportant vers de lointaines terres accueillantes et sûres. Des paroles douces émanait de cette vision idyllique, ne lui demandait-elle pas ce qu'elle avait sur la poitrine, ce qui la serrait d'une mortelle contrainte ? L'emprunte de la douleur se brisa sur le corps de Katarina, cette voix semblait si présente et si blessée, une chimère ne la blesserait pas pour l'attirer. Alors, les lèvres de la blonde se mirent à trembler, se pincer, puis à laisser s'échapper un son vaguement articulé, presque inaudible.


« Je ne pensais pas que les choses finiraient comme ça, je ne pensais pas que si je te laissais partir tu irais à ta perte. Je ne pensais pas que mon âme pourrait sauver la tienne et je ne pensais pas que je pourrais reposer les yeux sur toi, vivante, te tenant en vie. »

Levant les yeux, un sourire affligeant se dessina sur la bouche de la déesse. Elle regardait sa sœur droit dans les yeux, fixement. C'était ce regard qui l'avait toujours emportée, qui la maintenait en haleine quand les choses allaient mal. Puis de plus en plus rapidement, ses yeux glissèrent sur les courbes de sa sœur, elle avait gardées une apparence si jeune et délicate, si belle, Billy était resplendissante. Ses cheveux ébènes avaient prit la couleur des fleurs depuis leur dernière rencontre et rien ne pourrait l’empêcher de.. Bouger.

Douce peau, oh doux contact qui avait brisé la solitude, Katarina n'avait pas laissé d'autre choix à Billy que d'accepter ses caresses rapides. Elle l'avait agrippé comme un trésor qui partirait à nouveau, sans lui laisser la chance de partir, l'entourant de ses bras fins. Ses pensées se laissèrent couler, comme ses paroles se déversèrent en un flot brulant de haine et d'amour, de reproches et de compassion.


« Jamais je ne te pardonnerai d'être partie seule ce soir là, de t'être enfuie sans m’emmener avec toi ! J'ai cru t'avoir perdue, ne jamais plus te revoir et pendant tant d'années, j'attribuais ta vie à une chance qui m'était offerte. Je t'ai laissée seule ce jour-là pensant à être reconnaissante envers le ciel qui n'avait certainement rien fait. Oh, dis-moi que je ne suis pas la seule à ressentir ce lien indescriptible qui s'est forgé entre nos âmes lorsque par ce miracle je t'ai offert une renaissance si incongrue ! Je te maudis si tu me dis que tu m'as oublié, si tu me refuses alors je partirais sans plus attendre, mais par pitié ne me laisse pas dans le silence du passé, parle moi de maintenant, parle moi de ton avenir. »

Ses mains étaient soutenues de mouvement gracieux dans la chevelure rougeoyante de son amour, ses gestes lui produisaient de lancinantes douleurs, mais pourtant, Katarina ne pouvait contrôler cette folle envie de toucher à ce qui ne pourrait être qu'illusion. Son contact lui rappelait quand elle était enfant et qu'elle coiffait sa sœur, puis que celle-ci s'amusait à coiffer la blondinette par la suite. Sa vue s'emplissait encore une fois de pleurs, mais ces pleurs étaient embrasés d'un bonheur tel que le monde aurait pu se retourner si la déesse avait décidé qu'il en soit ainsi.

Le malheur s'envolait, et Katarina espérait, espérait que cet amour perdu puisse lui pardonner de n'avoir été là.

Cette nuit j'ai fais un rêve, j'ai rêvé que la neige brûlait, que le feu fondait, j'ai rêvé de l'impossible. J'ai rêvé que tu m'aimais.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Lun 3 Juin 2013 - 16:17
Tic. Tac. Tic. Tac. Les secondes s'écoulent. Les minutes se succèdent. L'heure tourne, nous file entre les doigts. Le temps s'en va. Tu es poussière, tu nais, tu vies une seconde, pour mourir et redevenir poussière. Le monde aussi, il tourne. Les nuages passent au dessus de nos têtes, puis s'en vont. Tout n'est que provisoire, mais tout se répète. L'histoire revient, et nous, pris entre les griffes acérées de l'univers, ballottés à travers les cercles vicieux, nous n'avons aucun échappatoire. Le temps a beau passé, les jours ont beau se succéder, nos actions finissent toujours par se payer. Ou par être récompensées. Ne fuit pas ton passé. Accepte le, et vie avec. De toutes façons, il finira toujours par te rattraper ; Il est bien plus rapide que toi.


Billy était debout, les bras le long du corps, comme incapable de bouger. Son âme saignait abondamment. Elle avait mal, si mal. Plus mal qu'elle n'avait jamais eu. Elle avait beau réfléchir, elle ne comprenait pas pourquoi sa sœur était venue la trouver en ces lieux ; Parce qu'il était évident que c'était elle que Katarina venait voir. L'abandon ne s'effacerait jamais de sa mémoire, et elle restait persuadée que jamais elle ne pourrait comprendre ses raisons. Pas tant qu'elle souffrirait ainsi. Elle porta une main à son ventre, comme pour se donner une contenance. Les larmes ne pouvaient pas couler de ses yeux. Aucun sanglot ne pouvait réellement secouer son corps. Elle était là, elle vivait encore, mais pas comme une humaine. Elle n'était plus humaine. Elle était à la fois bien plus et bien moins.

Les yeux de la jeune gardienne étaient comme accrochés à ceux de la déesse. C'était une confrontation silencieuse, et une telle force émanait des deux que l'air en était électrique. Billy avait toujours eu un caractère fort, et la maîtriser relevait du miracle. Une seule personne en avait jamais été capable. Les poings de Billy se resserrèrent, entamant sa chaire parfaite. Les arbres autour d'elle commencèrent à s'agiter.

- Je ne pensais pas que les choses finiraient comme ça, je ne pensais pas que si je te laissais partir tu irais à ta perte. Je ne pensais pas que mon âme pourrait sauver la tienne et je ne pensais pas que je pourrais reposer les yeux sur toi, vivante, te tenant en vie.

Billy se détendit légèrement, comme si les paroles prononcées étaient celles qu'elle désirait entendre. Alors qu'elle était toujours immobile, Katarina se rapprocha d'elle, pour venir chercher un contact. Un contact dont Billy ne s'était jamais lassée, mais qu'elle avait presque oublié. Un contact qui la fit frémir, lui brûla la peau, pénétra sa garde, jusqu'à toucher son âme. Sous les caresses de sa sœur, Billy restait impassible. Physiquement, du moins. A l'intérieur d'elle même, elle bouillait. Elle avait tant de fois rêvé de ce moment, qu'il lui paraissait totalement insolite.

Au-dessus d'elles, de gros nuages noirs s'étaient amassés, ne laissant rien entrevoir du ciel bleu et du soleil. Une pluie fine commença à s'abattre sur elles, se mêlant aux larmes de Katarina. Billy était totalement bouleversée, incapable de réagir, incapable de croire au retour de sa bien-aimée.

- Jamais je ne te pardonnerai d'être partie seule ce soir là, de t'être enfuie sans m’emmener avec toi ! J'ai cru t'avoir perdue, ne jamais plus te revoir et pendant tant d'années, j'attribuais ta vie à une chance qui m'était offerte. Je t'ai laissée seule ce jour-là pensant à être reconnaissante envers le ciel qui n'avait certainement rien fait. Oh, dis-moi que je ne suis pas la seule à ressentir ce lien indescriptible qui s'est forgé entre nos âmes lorsque par ce miracle je t'ai offert une renaissance si incongrue ! Je te maudis si tu me dis que tu m'as oublié, si tu me refuses alors je partirais sans plus attendre, mais par pitié ne me laisse pas dans le silence du passé, parle moi de maintenant, parle moi de ton avenir.

Billy frissonna. Le regard perdu, sa sœur tout contre elle. Elle se sentait perdue. A la fois brûlante d'un bonheur inégalable, et frémissante d'une peine inassouvissable. Elle frissonna encore. Puis encore. Tout son corps se mit à trembler frénétiquement, de manière à ce qu'elle ne puisse rien contrôler. La pluie tournait à l'orage. Les arbres sur les rives de l'étang se secouaient, faisant siffler le vent, qui se muait en une plainte déchirante. Alors Billy se détacha de l'étreinte de sa sœur. Elle recula d'un pas, ses yeux toujours plongé dans le regard si doux de la jeune déesse. Elle inspira profondément et porta sa main à la joue de celle qu'elle ne croyait plus jamais revoir. Elle lui caressa le visage, comme elle l'avait fait le matin de sa mort, alors qu'elles étaient toutes les deux dans une des chambres.

- C'est la douleur que j'ai éprouvé ce soir là, plus qu'autre chose, qui m'a tuée, commença-t-elle dans un murmure. Je pensais... Je pensais que je n'éprouvais rien pour toi qu'un sentiment d'amour fraternel. Comment aurait-il pu en être autrement ?

Billy repoussa une mèche de cheveux de Katarina derrière son oreille, et lui attrapa une main. Elle ne cessait de faire courir son regard le long de sa peau parfaite. Elle poussa un long soupir, et, les yeux brillants de larmes, se tourna vers les berges.

- Regarde ! Regarde tout autour de nous. Comme tout a changé. Comme tout est différent. Tu te souviens, de tous ces moments que nous avons passé ici, toutes les deux ? A ramasser des fleurs, à courir ensemble, à rire. Tu te souviens de cette façon que tu avais de me porter... Et de me regarder ?

Elle regarda à nouveau sa soeur dans les yeux, et murmura :

- Moi aussi j'ai changé. Bien sûr, en presque un demi-siècle, on change, n'est-ce pas ? Mais je n'ai jamais été aussi différente qu'après...

Elle secoua la tête, comme pour se remémorer des choses. Ses yeux se fermèrent, le monde se mit à tourner autour d'elle. Son emprise se resserra sur la main de la jeune fille. Elle finit par baisser la tête, et pour la première fois depuis depuis sa naissance, pour la première fois depuis qu'elle avait rencontré Katarina, elle se mit à pleurer.

Les larmes coulent, se déversent en torrent, en océan. Tous les torrents du monde ne pourront assouvir ses pleurs. Tous les océans de ton cœur ne pourront apaiser sa douleur.
Revenir en haut Aller en bas
Billy Antebellum
Âme qui Rode ☂
Billy Antebellum
Billy Antebellum
Age : 34
Messages : 12

Identité
Age: 16 ans physiquement, infiniment plus en réalité.
Origine: L'étang.
Métier: Gardienne de l'étang et de son pont.
Billy Antebellum
Lun 3 Juin 2013 - 18:28


Le lien se rompt, les larmes cessent et les tremblements débutent. Observer une personne chère, sans rien pouvoir faire pour l'aider est un sacrifice auxquels tous êtres qui aiment se retrouvera confronté. C'était au tour de Katarina de subir cet douleur indescriptible qui perfore l'âme en profondeur pour faire de plus en plus de mal. Ce dire qu'on est impuissant retirant toute la certitude de protéger que chacun peut posséder. Face à ses prunelles, Billy se trouvait agitée et secouée, son corps tremblait sans aucune raison apparente, celle-ci devant être en son être. Alors Katarina restait immobile, laissant sa sœur rompre le contact qui les unissaient, son regard brûla l'esprit de la déesse et ses paroles emportèrent encore plus loin les sens de la demoiselle.

Cette personne qu'elle avait toujours cru aimer seule ne venait-elle pas de remettre en cause le fait de l'aimer comme une sœur? Ou aurait-elle mal interprété ces dires? Soudain, la blondinette réalisa que le temps avait changé, l'orage prenait sa place en ces lieux. Les sentiments de sa bien-aimée devait directement influencer celui-ci et dès lors, Katarina se demanda ce qui traversait l'esprit de la gardienne. Son monde était bouleversé, rien ne semblait comme avant. C'était d'ailleurs ce que lui expliquait Billy, sa voix, son corps exprimait ses changements et pourtant la divinité faisait comme si le monde n'avait point bougé.

Ses paroles bousculèrent la jeune femme debout, toujours figée alors que sa soeur plongeait son regard dans le sien, que sa main resserrait progressivement son emprise et qu'elle désignait le paysage. Ce paysage autrefois fleurit qui se retrouvait battu par la pluie et la foudre, mais qui avait surtout, tellement évolué. La voix de sa Billy parvenait tout de même à briser le brouhaha de l'orage pour adresser des mots pareils à des chuchotements au creux des oreilles de la femme. Sa chevelure blonde devenait humide, se faisait battre par le vent qui accélérait et ses mèches venaient péniblement fouetter son visage, le laissant rougit.

Le masque est tombé, le miroir est brisé et mon amour, exposé, dénudé...


Katarina resserra son emprise sur la main de Billy, peut importe ce que le temps produisait, la foudre aurait pu lui tomber sur la tête qu'elle n'aurait bougé. C'était les souvenirs d'un monde qui berçait les deux femmes. Des larmes transparentes coulaient sur les pommettes de sa bien-aimée, pour chuter sur sa joue, son menton et s'écraser dans la main que Katarina avait tendu. Soudain, elle tira son seul amour contre sa personne, pour que la gardienne tombe dans ses bras, pour y finir sa vie et nul part ailleurs.

La déesse ferma ses bras autour du corps refroidit de sa dulcinée, l'observant alors que ses sentiments semblaient tant se bousculer. Si un siècle était passé en cet instant, elle ne s'en serait pas rendu compte. Pour le simple geste, Katarina glissa sa main avec délicatesse, suivant la courbe de la joue de Billy pour essuyer ses larmes noyées dans la pluie. Ce ne fut un ordre qui suivit, ni une demande. Le ton de cette voix était doux, mais fort, attentif mais contraignant et surtout empli d'amour. La déesse lui susurra de simples mots, l'invitant à cesser cette furie intérieure. Puis elle rajouta toujours aussi posément.

« Ne pleures pas, je t'aime. Je t'ai toujours aimée... »

Sur ces paroles, Katarina oublia tout ce qu'aurait pu faire sa sœur, la repousser, la châtier, la détester. Son emprise se restreignant pour ne pas laisser Billy s'échapper, la tenant malgré des bras trop décharnés. Elle souleva son menton et colla ses lèvres contre celle de sa sœur avant qu'elle ne puisse émettre une quelconque plainte. Le contact ne s'éternisa pas, même si sa bouche la mit à la bruler, à lui demander de rester accrochée, la blonde se recula.

Ses yeux brillaient, ils brillaient de l'amour qu'ils venaient d'avouer, de la peur qui lui tiraillait l'estomac. La gardienne des lieux semblaient l'apprécier, mais pourrait-elle accepter que ce soit ce genre de liaison qui naissent alors que peut-être, elle croyait à toute autre chose. Étrangement, comme si elle venait de se rendre compte de la stupidité de ses actes, de ce que cela pourrait entrainer, Katarina porta sa main à sa lippe, éraflant de ses ongles, puis finalement, mordillant celle-ci d'un tremblement nerveux. Sa vision était assombrie par la peur, de plus en plus de peur, encore et encore.

Tant d'idées défilèrent dans sa tête que ses yeux se plongèrent dans le vague le plus profond. Il s'était à peine écoulé quelques secondes et pourtant, la déesse semblait attendre sa pénitence. Elle posa maladroitement un pied en arrière, libérant Billy qui était bloquée par son bras traversant son dos. Un autre pas s'ensuivit, nerveuse, incertaine, elle bascula. Tombant pauvrement dans le lac, sa main s'agrippa au ponton glissant. Alors que ses jointures blanchissaient, elle cru croiser le regard de sa sœur, et elle se mit à pleurer.

Si un jour tu me quitte, dit le moi sous la pluie, pour ne pas voir couler mes larmes.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Lun 3 Juin 2013 - 21:00
"Il parait que le temps s'accélère lorsque l'on s'amuse, et qu'au contraire, il ralentit dans les moments les plus inintéressants. Il parait que les humains trouvent qu'il passe trop vite. Comme si leur vie n'était pas plus longue qu'un clignement de paupière. Il parait que le temps est pareil au sable qui coule entre nos doigts écartés. Dans un sablier géant, il s'en va sans qu'on puisse le rattraper. L'horloge géante de nos vies se dérègle parfois. Elle s'abandonne à un décompte qui nous fait perdre la tête. Le tic-tac de la pendule du salon retentit. Elle a toujours été là. C'était un cadeau, mais même maman n'a jamais su nous dire de qui.

Il faut dire qu'on ne parlait pas beaucoup de la vie en général. Papa disait que tout était trop court. Qu'il fallait travailler, encore et encore. Travailler pour gagner de l'argent, travailler pour gagner de quoi subsister. C'est dans cette tempête de chiffre, entre le temps et l'argent, que je t'ai rencontrée pour la première fois. Je n'avais pas plus de quatre ou cinq ans. Et toi, tu étais déjà si grande, si belle. Alors que j'étais délaissée par tous, que personne ne me prêter attention, toi, tu étais là. Ensemble. Nous avons toujours été ensemble. J'aimais que tu me coiffes, que tu me portes, que tu me prennes la main et qu'on aille se balader vers l'étang. J'aimais aussi, la nuit, quand je faisais des cauchemars, que tu viennes t'allonger à côté de moi. Tu restais éveiller jusqu'à ce que je m'endorme. J'aimais ce regard que tu posais sur moi lorsque tu me regardais, qui me laissais espérer qu'un jour tu m'aimerais comme... Comme moi je t'aime."




Ce contact. Encore ce contact. Celui du corps chaud et doux de Katarina, qui pressait Billy contre son coeur. Les larmes coulaient encore. Elle se laissa emporter, elle se laissa emprisonner dans cette étreinte qui les réunissait. Et elle voulait que tout ça ne cesse jamais. Que jamais Katarina ne fasse quoi que ce soit, que jamais elle ne la lâche. A présent, elles avaient toute l'éternité pour être ensemble. Billy voulait le croire. Elle voulait croire que jamais sa sœur n'aurait à lâcher sa main, et à partir loin d'elle comme elle l'avait fait jadis. Et les larmes ne cessèrent de se déverser.

- Ne pleures pas, je t'aime. Je t'ai toujours aimée...

Billy sentit un énorme poids s'ôter de sa poitrine. Elle ne bougea pas, s'abandonnant totalement à l'emprise de Katarina. Elle oublia tout, tout le reste. Elle oublia qu'elle n'est plus une enfant, elle oublia qu'elles ne sont plus dans la cours de leur maison, pendant une petite pause entre le ramassage des fleurs. Les lèvres de Katarina se posèrent sur les siennes, les frôlèrent. Billy ne dit rien. Elle en voulait encore, encore plus. Elle avait soif de ce contact si doux. Mais sa sœur en avait décidé autrement. Comme brûlée par ce contact, la jeune déesse la lâcha. Billy tituba, se redressa. Fière et droite. Son esprit était en pleine tempête, et la nature autour d'elles le faisait ressentir. Le vent sifflait, les ballottait. Mais peu importait.

Et Billy détourna le regard. Elle ne pouvait regarder sa sœur. Elle n'y arrivait pas. Elle n'y arrivait plus. C'était trop dur. Après ce baiser, Katarina avait semblé regretter son geste. Billy avait compris. Sa sœur ne voulait pas d'elle. Pas comme ça. Elle s'était trompée. Et maintenant, elle devait regretter son geste. Katarina n'aimait pas Billy. Mais Billy... Elle ravala ses sanglots. Billy avait toujours été incroyablement forte. Et elle le serait encore aujourd'hui, même après un échec si rude.

La jeune gardienne entendit à peine le bruit de sa sœur tombant dans l'étang, et s'agrippant désespérément au ponton. Elle tourna son visage impassible vers elle, et s'agenouilla. Katarina s'était remise à pleurer. La peine de Billy en fut attiser. Elle posa ses mains sur les bras de sa soeur, et avec l'aide de l'étang, elle la porta petit à petit en dehors de l'eau. Lorsque leur visage furent à la même hauteur, Billy la maintins immobile. Elle était à moitié dans l'eau, à moitié sur Terre.

- Ce n'est pas grave, tu sais. Je... Je ne t'en veux pas. Je peux tout oublier. Je ne veux simplement pas te perdre.

Sa voix se brisa sur les derniers mots. Elle finit de hisser la jeune déesse sur le ponton au sec, se leva, et s'éloigna de Katarina, lui tournant le dos. Son coeur, même s'il ne battait plus, saignait plus fort que jamais. Elle en voulait à Katarina pour lui avoir donné ce baiser, cet espoir, pour ensuite tout lui ôter. A nouveau. Sa sœur ne l'aimait pas. Enfin si. Mais elle ne l'aimait pas comme elle, elle l'aimait. La jeune déesse l'aimait comme une soeur. Pas comme... Elle s'accroupit au bord du ponton, à l'opposé de là où se trouvait Katarina, de dos.

- Tu sais... Je suis sans aucun doute la personne qui te connait le mieux. Pourtant, j'ai l'impression de ne rien savoir de toi. Peut être que je me trompe. Peut être que...

Elle laissa sa voix en suspens, les yeux perdus dans le vague. Sa poitrine lui faisait mal, comme si elle avait reçu un coup de couteau en plein milieu. Elle se sentait blessée, trahie. Comment avait-elle pu être si stupide ? Bien sûre que sa soeur ne pouvait pas l'aimer... C'était sa soeur après tout ! Et tous les films qu'elle s'était faite, tout ce qu'elle avait cru... Elle était bien la dernière des idiotes.

Et le sang coulait le long de son corps. Un sang invisible mais abondant, un sang qui, en s'écoulant de son corps, emportait sa vie. Les larmes lui brouillait la vue, mais Katarina ne pouvait le voir. Ses poings étaient fermés, et ses ongles entamaient la chaire.

A la vitesse où le sang coule, à la lueur de nos bougies, au son de nos pendules, il creuse une limite entre l'amour et la mort. Entre la vie et l'éternité. Entre toi et moi.
Revenir en haut Aller en bas
Billy Antebellum
Âme qui Rode ☂
Billy Antebellum
Billy Antebellum
Age : 34
Messages : 12

Identité
Age: 16 ans physiquement, infiniment plus en réalité.
Origine: L'étang.
Métier: Gardienne de l'étang et de son pont.
Billy Antebellum
Lun 10 Juin 2013 - 12:45
Les parcelles de son corps qui n'avaient pas encore été blessée par la pluie froide et amère venaient de se noyer dans cet étang de larmes. Ce n'était pas des larmes visibles, des larmes qu'un être aurait exposé à tous, mais des larmes d'un chagrin bien plus profond, d'une blessure ensevelie. Son cœur la tiraillait, même si elle le crut mort à l'instant où sa sœur prononça : « Je ne t'en veux pas. Je peux tout oublier. Je ne veux simplement pas te perdre. » C'était une plaie instantanée qui la laissait toujours aussi impuissante. Ces paroles étaient-elle de l'amour ou de la haine envers le geste de Katarina ?

Son esprit ne lui donnait plus de repère, le monde défilait comme une succession d'images sans importances, sans aucun rapport entre elles. Sa peur grandissait et sa sœur restant au loin la poussait à s'enfuir. Ses rêves se brisaient, se cassaient comme sous le choc d'un violent courant électrique. Sa destinée était-elle de vivre à présent seule, en sachant que son amour resterait en vie et qu'elle-même ne pouvait pas mourir, forcée à assister au spectacle ?

Le pire n'était-ce pas ce lien si parfait qui les unissaient et qui semblaient s'amoindrir ? Oh, si, c'était cela que Katarina supportait le moins. Sa bien-aimée remettait en doute le fait de l'avoir un jour connu et de la connaître vraiment. Tout le monde de la déesse s'effondra. Si elle, sa sœur, ne croyait plus en ce qu'elle savait alors comment pouvait-elle elle-même penser à la personne qu'elle devait être. La sensation de douleur augmentait, cette douleur qui lui disait que seule la mort pourrait l'apaiser. On lui avait parlé d'un moyen autrefois, ce serait celui-ci si les choses n'allaient plus. Une mort lente et douloureuse qui ne vous tue qu'à moitié mais qui coupe les pensées.

Mais avant cela, la blondinette ne voulait pas laisser l'amour de toute une vie s'envoler sans rien faire. Quitte à mourir, qu'elle la haïsse pour ne pas être chagrinée. Quitte à mourir, il fallait qu'elle vive sa vie. Le silence était sombre, la voix de Billy en suspens comme si ses pensées avaient pris le dessus où qu'elle n'était plus consciente. La voix de la déesse se fit plus assurée et forte, ce n'était pas vraiment un ordre, mais un conseil.

« Arrête cette pluie, maudis ma vie si nous ne nous comprenons pas et renvoie moi de ces lieux, mais avant cela. Je désire que ton esprit se souvienne de mon cœur, que ta vie soit encrée de mes paroles, je t'aime et je t'ai aimée comme une amante aime un homme ou une femme, non pas comme une femme aime sa sœur. »

Une femme pardonne parfois à celle qui brusque l'occasion, mais jamais à celle qui la manque.

De ce mouvement presque brulant, Katarina prit le bras de Billy, se tournant pour être face à elle et face à son visage, pour qu'elle comprenne qu'à présent, elle était tout à fait sérieuse. Son cœur envoyait des pulsations jusque dans sa paume et ses tempes, résonnant avec force au point que sa sœur aurait pu l'entendre. Ce n'était pas des battements de colères qui avaient fait battre à nouveau son cœur qui s'était écrasé, mais des battements de passions.

Sa main glissa jusqu'au visage de sa dulcinée, lui glissant des caresses emplies de ce qu'elle ne pouvait exprimer. Son geste fut rapide, comme si le monde s'écroulait, elle n'attendit pas que Billy réagisse et puisse s'enfuir. Ses lèvres se collèrent à celles de sa sœur, refusant de s'en aller comme auparavant, cherchant encore et encore le contact chaud qui la faisait chavirer. Son regard se posait comme un drap sur le visage parfait de sa sœur, sur ses traits fins et délicats.

Le temps sembla se figer, ce temps répugnant poussant à la fuite, nous pressant sous un destin trop contraignant. Le tic-tac se scindait étrangement et l'air paraissait plus facile à ingurgiter, comme s'il était devenu plus doux en un instant, plus compréhensif envers un corps forcé à le respirer. Puis finalement, ce contact se rompu, Katarina ne laissa pas Billy formuler un seul mot et la poussa à se tenir debout pour la suivre. Ses pas l'entrainaient loin du pont, vers la berge couverte d'herbe où les fleurs grandissaient de façon splendide. Chacun de ses pas la foudroyait du destin que sa sœur lui réservait, mais elle s'en fichait éperdument en cet instant.

En un instant le monde peut s'arrêter de tourner, en un instant la vie peut devenir éternelle tristesse, mais cet instant, on peut en faire ce que l'on veut.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Jeu 13 Juin 2013 - 21:36
"Je suis... Qui ? Quoi ? Je suis l'invisible, je suis le vent. Je suis... Je suis la feuille qui pleure sa couleur verte, je suis cet enfant qui la ramasse. Je suis le verre à moitié plein, je suis les larmes sur tes joues. Je les essuies d'un geste de la main, mais d'autres naissent sans fin. Je suis la chaleur de l'été, la froideur de tes hivers. Je suis le cœur de tes pensées et le fil des miennes. Je suis tes rêves les plus fous et l'ombre de tes cauchemars. Je suis ta sœur, en apparence seulement. En réalité je suis bien plus que cela."
Le monde devenait flou. Les images se succédaient à une vitesse folle, mais sans liens entre elles. Comme un album photo que l'on montre à un enfant. Les couleurs, les mouvements et les décors défilaient, sans qu'aucun son ne sorte. La tête au bord de l'explosion, les jambes qui flageolent, une brusque envie de s'enfuir loin de tout. Instant fugace, moment furtif. Les paroles prononcées ne t'atteignent plus. Sonnée, tu la regardes sans bouger. Incapable de réagir. Incapable de réfléchir. 
Le cœur au bord des lèvres, ton regard plongé dans le sien, des sons incohérents sortent de ta bouche. Et ses paroles résonnent, résonnent sans fin dans ton esprit. "Je t'aime et je t'ai aimée comme une amante". 
Katarina... L'aimait. Katarina, sa soeur, celle qu'elle admirait depuis toujours. Celle dont elle rêvait, celle à qui elle était liée depuis sa naissance. Celle qui avait causé un si grand précipice dans son esprit en la quittant. Katarina aimait Billy. La jeune gardienne était totalement sonnée, statufiée. Impossible de comprendre pourquoi... Comment... Les événements s'emmêlaient dans l'esprit de la jeune fille. Elle ne voulait pas y croire, ou plutôt elle ne pouvait pas. C'était définitivement trop... Trop quoi ? Trop beau, trop féerique ? Trop différent de tout ce qu'elle avait pu vivre ces dernières années ? La froideur du monde paraissait tout de suite un peu moins insupportable avec cette présence qui la faisait mourir à petit feu. Le baiser que lui donna la déesse l'acheva.
C'était comme un bouton de rose au début du printemps. Frais, doux, terriblement agréable. Une douce odeur s'en dégage, une goutte de rosée coule le long d'une joue. La rose naît timide, fragile. Un rien peut la briser. Puis elle se développe, elle grandit, elle devient belle et fougueuse, presque langoureuse. Elle se teinte d'un beau rouge, éclatant, qui vient charmer tous les regards qui se posent sur elle. Le baiser était irrésistible. C'était le deuxième en quelques minutes. Billy avait la tête qui tournait.
Lorsque Katarina interrompit le baiser, Billy chancela, et ne retrouva son équilibre que de justesse. Elle était comme un nouveau né qu'on arrache trop tôt au cordon ombilical. Le lien entre les deux jeunes femmes était bien trop fort pour être brisé si brutalement. Billy se fit violence, se força à fermer les yeux pour reprendre son souffle. Ce n'est qu'en réalisant que sa bien aimée s'en allait, qu'elle se mit à courir désespérément derrière elle. Elle finit par la rattraper, et la retint par le bras, ses ongles profondément enfoncé dans la peau parfaite de la déesse. Une ombre de révolte brillait dans le regard de Billy.
- Ne t'en va pas ! Ne me laisse pas... Pas encore, pas maintenant ! Tu m'as donné une vie, tu m'as donné de l'espoir, tu m'as donné de l'amour. Je ne serais plus là sans toi, et partir ce soir là était une erreur. Mais... Peut être que si je ne l'avais pas fait... Peut être ne m'aurais-tu jamais avoué tes sentiments ? Je... Je t'aime Katarina. Je n'ai jamais aimé que toi. Depuis toujours, et pour toujours, c'est toi, le plus beau des trésors, mon amour, mon âme sœur. Alors je t'en supplie, je t'en conjure... Ne m'abandonne plus, plus jamais.
Billy haletait. Elle n'avait jamais rien prononcé de tel. Il faut dire que la demoiselle n'était pas du genre à montrer ses sentiments, et que cette déclaration sorti de sa bouche était presque qualifiable de miracle. La colère et la peine lui faisait monter le rouge aux joues. Ses yeux brillaient, même si aucune larme ne semblait vouloir couler. Billy inspira profondément, passa une main sur la nuque de sa sœur, et joignit leurs lèvres. Le baiser se fit passionné. Les rideaux étaient tombés, le mal était réparé. Après toutes ces années d'absences, après toutes les épreuves passées.
Le monde est empli de surprises. Quelques unes sont belles, beaucoup d'autres sont horribles. Profite de ce qu'elle t'apporte pour ne pas pleurer ce qu'elle te reprend.
Revenir en haut Aller en bas
Billy Antebellum
Âme qui Rode ☂
Billy Antebellum
Billy Antebellum
Age : 34
Messages : 12

Identité
Age: 16 ans physiquement, infiniment plus en réalité.
Origine: L'étang.
Métier: Gardienne de l'étang et de son pont.
Billy Antebellum
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Page 1 sur 1

Sauter vers :