Un signe du destin ? [Hiro]

Mar 15 Jan 2013 - 17:36

La route avait été longue et semée d’embuches depuis son arrivée à Etiopia. Autant sur le plan personnel que professionnel. Akane avait bataillé pour changer Hiro, non pas qu’elle ne l’aimait pas telle qu’elle était, bien au contraire, mais la jeune femme était un danger pour les autres et surtout pour elle-même. Cela avait été le but de sa vie dès le jour où elle l’avait rencontrée, sans réellement savoir pourquoi d’ailleurs. Surement qu’elle avait ça dans le sang, remettre les âmes perdues dans le droit chemin, ou juste guider et aider les adolescents à problèmes. Tout en installant la table et la décoration, Akane se mit à rire. Cela faisait 3 ans jour pour jour qu’elles s’étaient rencontrées et les deux lycéennes qui ne pensaient que rarement au lendemain étaient maintenant deux jeunes femmes prêtes à affronter le futur ensemble. Hiro avait fait preuve de beaucoup de sérieux, elle avait même soutenu Akane dans les moments de doute. Mais ensemble elles avaient réussi à avancer dans la voie qu’elles avaient choisie. Ainsi, Hiro travaillait en tant qu’interne à l’hôpital d’Etiopia et Akane faisait un stage en tant que psychologue au lycée. La vie leur souriait, elles avaient même réussi à trouver un appartement où elles vivaient toutes les deux, partageant leurs petits déjeuners dans l’intimité d’une cuisine et où elles regardaient des films dans leur salon cosy. Sans oublier tout ce qui fait le confort d’un appartement, une chambre séparée et une salle de bain. Chaque pièce portant une marque de leur passage, soit par des photos soit par des bibelots. En bref, elles étaient réellement chez elles. Que demandait de plus ?

Akane avait eu droit à sa journée pour pouvoir préparer un dîner en amoureuses, et il fallait bien une journée pour qu’elle parvienne à cuisiner convenablement et à décorer. Il lui faudrait surement encore quelques années avant de devenir une parfaite ménagère mais elle faisait tout son possible pour réussir les soirées comme ça. Une fois la décoration terminée et les derniers plats quasiment prêts, Akane alla se changer. Là aussi, elle avait fait beaucoup de progrès. L’allergique à la mode, limite garçon manqué, avait laissé la place à une demoiselle coquette, cherchant toujours à plaire à sa moitié. Comme quoi Akane n’était pas la seule à avoir une bonne influence. Une robe-pull grise, des collants noirs et des bottines d’un gris plus sombre que la robe plus tard, Akane était fin prête. Elle jeta un coup d’œil à la pendule, encore quelques minutes avant qu’Hiro n’arrive. Akane en profita pour peaufiner son maquillage, grande nouveauté de l’année pour la toute jeune psychologue. Elle se regarda rapidement dans le miroir et jugea l’ensemble convenable. Elle se dirigea à nouveau vers le salon où avait été dressée la table et prit un livre sur la psychologie des adolescentes en attendant l’arrivée d’Hiro. Quelques minutes plus tard, elle entendit la clé tourner dans la serrure. Se redressant sur ses deux pieds, et sans tomber malgré les talons, elle afficha un large sourire.

« Okaeri ! »

Mar 15 Jan 2013 - 20:14

Hiro coupa le fils d'un geste machinal, répété des milliers et des milliers de fois. Sa tache finit, elle s'accorda le droit de regarder l'horloge accrochée au mur de la pièce. Dans une heure, elle pourrait rentrer chez elle pour rejoindre sa femme, cette idée la remplissait de joie et rendait chaque minute insupportable. En temps normal, elle acceptait ces longues journées passées loin d'elle, parce qu'elle aimait vraiment son travail. Mais aujourd'hui c'était différent, c'était l'anniversaire de leur rencontre, un jour gravé à la pierre rouge dans son esprit.

La jeune interne posa le bras recousu de la patiente qui la gratifia d'un petit sourire reconnaissant mais timide. Depuis son arrivé beaucoup de chose avait changé, tout particulièrement elle même. Cependant, dans l'esprit de toutes les personnes qu'elle avait pu blesser, elle restait et elle resterait la même lycéenne qu'à son arrivé. Une délinquante. A mille lieu de la personne qu'elle était devenu depuis. Honnêtement, si une chose n'avait vraiment pas changé, c'était l'absence d'intérêt que portait la jeune fille à ce genre de réputation, tant qu'elle avait Akane rien de ce que pensait les autres n'avait d'importance.

Dans le recoin d'un couloir, l'ancienne délinquante sortit de sa poche une petite boite qu'elle regarda quelques minutes. C'était juste une boite à bijou noir, très classique. Elle l'ouvrit pour regarder une dernière fois la bague en or brillant à l'intérieur. Une bouffée de stress s'engouffra en elle comme un courant d'air, elle expira profondément pour essayer de se calmer. Ce n'était pas comme si elle pensait qu'Akane pouvait refuser, quoi que, après tout …
Son bipper sonna dans la poche de sa blouse, coupant court au fil de ses pensées. Un bref coup d'oeil suffit à ce qu'elle sache où on l'appelait. En ce moment, elle suivait une femme enceinte dont une maladie cardiaque compliquait la grossesse, au point qu'elle avait passé ces 6 derniers mois allongé dans son lit sans pouvoir se lever. Il n'y avait que deux solutions, soit elle accouchait, soit son cœur la lâchait. Jamais la jeune fille n'aurait pensé aux deux réunis.

Quand elle arriva, on l'emmenait déjà vers le bloc. La patiente n'était pas encore endormie mais des cris de douleurs déchirant emplissaient la pièce. Arrivé dans la grande salle sombre, Hiro approcha tout de suite le masque que l'anesthésiste avait préparé, sa main fut arrêtée par celle de la femme enceinte qui trouva la force de lui dire, après avoir capté son regard :

N'oublie pas … Toutes les conversations qu'on a eu …

Hiro posa le masque sans répondre. Si elle répondait, ce serait avouer qu'elle n'en aurait peut être plus l'occasion, chose qu'elle n'était pas prête à faire. Un médecin compétant s'occupait de son cœur, la jeune interne n'était pas qualifié pour ce genre de travail, on avait plus besoin d'elle pour faire sortir le bébé. En temps normal, ils n'y auraient pas touché mais la poche s'était percé, le travail avait déjà commencé quand la crise cardiaque était arrivée.

Une heure plus tard, Hiro était dans les vestiaires, assise devant son casier ouvert. Mais elle ne se changeait pas pour rentrer chez elle. Son regard était vide et froid, comme quand elle était au bloc. Elle repensait à l'opération, à toutes les complications qu'ils n'avaient pas pu empêcher et qui avaient été fatales. Si la japonaise était devenu médecin, c'était pour ne pas se retrouver avec ce sentiment d'impuissance qui l'envahissait désormais. Sa colère se déversa sur les casiers qu'elle frappa à grand coup de pied avant de se rasseoir pour prendre sa tête dans ses mains. Perdre un patient était toujours douloureux, mais ce n'était rien comparé à perdre une amie. Pendant ces longs mois, elles avaient beaucoup discutées, au point de bien s'entendre, aussi elle gardait en tête ce que sa mort impliquer et qu'elle avait … volontairement oublié de dire à sa tendre et douce moitié.

Hiro commença finalement à se préparer, détachant ses cheveux toujours aussi long, elle enfila un pull noir et un jean moulant auquel elle rajouta une écharpe rouge, du parfum et une touche de gloss. Akane n'avait pas à subir les échecs professionnels de l'ancienne délinquante, si elle devait rentrer chez elle comme une loque après une dure journée, elle le ferrait presque tous les jours. Mais c'était la vie qu'elle avait décidé, un choix qui n'impliquait qu'elle et non sa douce moitié.
Avant de sortir de l'hôpital, elle passa à la maternité pour prendre le nouveau né avec elle, avec l'autorisation de l'administration. La fameuse discussion qu'elle avait eu avec la patiente était en fait un monologue où elle lui avait dit à peut près ceci : « Une mère ne doit pas avoir à vivre sans son enfant, mais un enfant si. J'ai besoin de savoir qu'il sera avec une personne de confiance si jamais le pire se produit. » Hiro avait promis, elle tenait ses promesses avec l'honneur qui qualifie les asiatiques.

Arrivé chez elle, elle lança un bref « Tadaima », le bébé qui dormait dans ses bras. Par miracle, la réponse d'Akane ne la réveilla pas. L'interne se posta devant Akane, faisant une petite moue coupable.

- S'il te plait, ne me tue pas...

Mer 16 Jan 2013 - 17:19

Le sourire d’Akane s’élargit lorsqu’elle vit le visage d’Hiro. Elle ne fit pas de suite attention au petit paquet qu’elle ramenait avec elle. Ce fut lorsqu’elle lui demanda d’épargner sa vie. Akane baissa les yeux vers ledit paquet et son sourire fut remplacé par un visage surpris. Elle cligna plusieurs fois des yeux sans prononcer le moindre mot. Puis son regard balaya la pièce de droite à gauche, cherchant quelques amies cachées, là pour assister à la farce. Mais elle ne vit personne. Elle ne vit que le regard sérieux et triste d’Hiro. Ce n’était pas une blague. Akane se laissa tomber sur le canapé, le regard dans le vide. Pourquoi Hiro ramenait-elle un bébé avec elle ? Le mieux était encore de lui poser la question.

« D- … P- … C’est un vrai bébé. »

Les mots n’étaient pas réellement venus comme elle l’espérait. C’était effectivement un vrai bébé et elle pouvait le voir remuer doucement dans les bras de sa moitié. Akane se releva et avança d’un pas peu assuré vers Hiro. Son regard se posa sur le bébé puis remonta vers Hiro.

« Je suis persuadée que tu as une explication parfaitement logique à me proposer … »

Elle n’était pas en colère, juste perplexe. Akane ne détestait pas les enfants, mais depuis son arrivée à Etiopia, elle avait laissé filer l’idée d’en avoir pour raisons techniques. Mais voilà que Hiro rentrait avec un cadeau plutôt inattendu et le futur qu’elle avait imaginé quand elle vivait encore dans son ancien monde refaisait surface. Elle fut sortie de ses pensées par la sonnerie du four qui lui annonçait qu’un des plats était fin prêt. Machinalement, elle se dirigea vers la cuisine qui donnait sur le salon pour sortir les bouchées à la reine du four. Elle était plutôt fière de ce qu’elle avait cuisiné, après tout elle avait passé plusieurs heures à s’entrainer sans obtenir un résultat aussi réussi.

« Mais qu’est-ce que je raconte dans ma tête moi ! Tu as ramené un bébé … Un bébé. Comment un bébé a-t-il pu atterrir ici ? C’est impossible. A moins qu’il n’ait rampé jusqu’au portail. Haha c’est surement ça … »

C’était le moment où elle réalisait que si Hiro avait ramené ce bébé au lieu de le confier à l’hôpital ou la garderie, c’est qu’elle comptait bien le garder. Akane respira un grand coup pour reprendre ses esprits.

Mer 16 Jan 2013 - 19:15

Des deux filles, c'était sûrement Hiro la plus perplexe. Elle s'était attendu à des cris, des pleures, peut être même une baffe après tout. Mais voir autant de calme de la part de sa compagne lui faisait mille fois plus peur que de subir son courroux. Elle réussit par un miracle à ne pas rire quand celle-ci lui demanda si c'était un vrai bébé, sa bouche avait faillit parler toute seule pour sortir une de ses habituelles remarques sarcastique. Mais ce n'était pas vraiment le moment n'est-ce pas ? Le four sonna, Akane alla chercher le plat comme si de rien était. Ce n'était peut être pas le moment de dire qu'elle avait des biberons et des couches dans son sac …

Et bien … Je t'ai parlé de cette fille, Magalie. Elle était enceinte... En fait ta question est bidon, y a des crèches à Etiopia, donc des bébés.

Les mots avaient été pensée avec beaucoup plus de douceur, mais après être passé par le correcteur de vulgarité d'Hiro, ils étaient devenu particulièrement provocateur. Pour sa défense, à tenter qu'on puisse essayer de la défendre, si elle n'avait pas parlé de la promesse, elle avait parlé plusieurs fois de la patiente à Akane, la question lui semblait vraiment stupide même si la situation la justifiait.

Enfin j'aime bien l'idée du bébé qui rampe. Hein, toi aussi t'aime bien l'idée de ramper dans la neige avec des petites bras ?

Hiro s'adressait déjà au bébé, ayant l'espace d'une seconde oublié la présence d'Akane pour s'accorder entièrement à son délire de bébé rampant. Elle se reconcentra immédiatement, déjà qu'elle allait probablement dormir dans le canapé pour les 15 ans à venir, il valait mieux ne pas aggraver son cas. Malgré tout, elle prit un visage particulièrement fermé et décidé, plongeant son regard dans celui d'Akane.

Sa mère est morte. Et je garderais le bébé.

Une petite voix dans sa tête pleurnicher à l'idée que cette fois ci, elle allait finir à la porte. Bizarrement, ce qui la dérangeait le plus dans cette idée c'était de ne pas pouvoir se lover contre Akane cette nuit. Le cœur d'Hiro battait la chamade alors qu'elle attendait l'ultime réaction de sa moitié maintenant qu'elle savait que le bébé n'était plus une option.

Mer 16 Jan 2013 - 20:42

Magalie. Oui Akane se rappelait maintenant que la surprise était passée. Elle était malade et attendait un enfant, Hiro s’était lié d’amitié avec elle. Akane comprit alors la tristesse qu’elle avait vue dans le regard de sa moitié. Mais elle voyait aussi de la détermination dans son regard. Si Akane avait appris une chose sur Hiro c’est que quand elle prenait une décision, elle la respectait. Elle voulait hurlait, lui dire combien c’était irresponsable, que ni l’une ni l’autre n’était prête à élever un enfant mais elle vit le regard d’Hiro sur le bébé, sa voix alors qu’elle lui parlait. L’instant d’après elle put à nouveau voir sa détermination. Peut-être que finalement, l’une d’elle était prête à élever un enfant. Akane s’approcha doucement de Hiro.

« Elle est mignonne … Désolée pour Magalie, je sais que tu l’appréciais … »

Akane s’approcha un peu plus d’Hiro. Elle voulait la prendre dans ses bras, la consoler pour la perte d’une amie et la rassurer en lui faisant comprendre qu’elle ne lui en voulait pas d’avoir pris cette décision. Après tout, Akane elle-même avait pris une décision sans trop réfléchir il y a quelques années et c’est cette décision qui l’avait menée à cet instant précis. Cela n’allait pas être facile, Akane n’avait pas imaginé avoir d’enfant, mais elles avaient déjà surmonté plusieurs épreuves, alors un bébé, ce n’était rien. C’était du bonheur, probablement de futures disputes, et moins d’intimité, mais ce serait un projet qu’elles réaliseraient ensemble. Akane enveloppa du mieux qu’elle put Hiro et le bébé dans ses bras en souriant à sa moitié.

« Est-ce que … est-ce que Magalie avait une idée de prénom ? »

Si la petite n’avait pas de nom, il fallait lui en trouvait un. Akane avait soudain plein d’idées. Elle pensait à Suzuna, comme sa petite sœur, à Sakura sa meilleure amie. Mais elle laisserait le choix à Hiro. Akane se recula et proposa à Hiro de la décharger de tout le matériel qu’elle ramenait en plus du bébé. C'était déjà une bonne chose qu'elle ait pensé à prendre tout ceci, ça leur éviterait de courir dans les magasins pour acheter des couches ou autres.

« Je vais garder le repas au chaud, occupons-nous d’elle d’abord. »

Mer 16 Jan 2013 - 21:53

Le cœur d'Hiro se calma d'un coup en sentant la pression d'Akane contre elle, dans ses moments là elle savait qu'elle avait choisit la bonne personne. Qui pourrait être assez con pour laisser filer une fille qui prend à ce point sur elle dans une situation pareil ? Après tout, c'était la femme qui l'avait supporté tout ce temps, même dans les pires moments. Parfois elle avait juste envie de voyager dans le temps pour se coller des claques à chaque fois qu'elle s'était mal comporté avec Akane. Aujourd'hui elle avait grandi, et elle revenait chez elle avec un petit bébé de 3 kilos dans les bras.

C'était difficile de savoir comment Hiro avait pu mûrir à ce point en si peu de temps, elle qui était une loque il y a moins de 4 ans et qui trouvait encore le temps d'aller se soûler dans un bar entre deux bouquins il y à peine plus d'un an. C'était peut être ce travail qui l'avait fait grandir d'un coup, elle était responsable de la vie de dizaine de personne et cela tous les jours. Ce n'était pas comme si une ville comme Etiopia grouillait de médecin, par contre les blessés étaient nombreux avec toutes ses forêts et ses filles perdues. Quoi qu'il en soit, son problème actuel était de savoir quel nom donner à ce bébé. Si Magalie avait eu une idée de nom, elle ne lui avait pas dit. En fait Hiro se rendit compte qu'elle n'avait pas demandé, pour parler du petit bout de chou elle disait toujours « trognon », mais ce n'était définitivement pas un prénom. Le premier nom qui lui venait en tête était Kimi, un nom qu'elle avait toujours trouvé très joli mais qui était surtout celui de son première amour.

je donnerais volontiers le nom de ma mère mais … je la déteste profondément. Hiro Junior c'est mignon ? Non pardon je plaisante. Pourquoi pas … Midori ?

Hiro savait déjà que ce prénom plairait à Akane, c'était comme si elles en avaient déjà discuté. D'ailleurs, c'était aussi son bébé. Le nouvelle maman se sentait un peu coupable d'obliger Akane à être réveillé au milieu de la nuit alors qu'elle n'avait rien demandé. Il fallait juste espérer que le charme opère aussi en elle et qu'elle aime cet enfant avec autant d'amour qu'Hiro pouvait déjà l'aimer.

Tiens, porte là, je vais m'occuper du repas.

Sans trop lui laisser le choix, elle posa le bébé avec délicatesse dans les bras de sa deuxième maman. Et elle partit vite dans la cuisine avant de lui laisser le temps de lui rendre. C'était vraiment une très belle table, Akane avait prévu une soirée parfaite. Hiro ne réussit pas à s'empêcher de soupirer en pensant à toutes les soirées romantiques qu'elles ne pourraient plus avoir. Elle ne regrettait pas mais elle aurait aimé avoir le temps d'en faire le deuil. Si elle avait su que le matin même allait être leur dernier moment d'intimité, elle aurait peut être fait preuve d'un peu plus d'attention. Ou peut être que non après tout, elle donnait déjà toute son attention au quotidien, sans pouvoir faire plus. Hiro retourna près d'Akane et leur bébé.

Bon, c'est là que la partie désagréable arrive … Il faut le nourrir toutes les deux heures. On va passer une super nuit. Mais comme c'est moi qui l'ai ramené, c'est moi qui me lèverait. Même si je fais des services de 14h tous les jours ...

Jeu 17 Jan 2013 - 17:39

Akane vit Hiro pensive. Elle réfléchissait surement à un prénom pour le bébé, leur bébé. Cette pensée la fit sourire, même si elle sentit une vague d’angoisse l’envahir. Serait-elle une bonne mère ? Son angoisse s’envola lorsqu’elle entendit la voix d’Hiro. Hiro détestait ses parents, il ne faisait aucun doute qu’elle mettrait un point d’honneur à être une meilleure mère que ne l’avait été la sienne. Elle put s’empêcher de rire lorsqu’Hiro proposa le nom d’Hiro Junior.

« Pauvre enfant, elle pourrait avoir ton caractère, ne lui inflige pas cette malédiction ! »

Elle ponctua sa blague d’un baiser sur le front d’Hiro. La jeune femme avait son caractère mais elle avait appris à l’aimer comme ça, c’était son charme. Hiro proposa alors un autre prénom, plus sérieux. Midori. C’était un très joli prénom pour une très jolie petite fille. Akane acquiesça en serrant un peu plus Hiro contre elle, posant son regard sur Midori. Leur vie allait changer radicalement. Hiro lui posa soudainement le bébé dans les bras avant de s’éclipser dans la cuisine. Bafouillant quelques mots sans aucun sens, elle resta plantée là, tenant le bébé comme elle le pouvait. Elle tenta de se rappeler les règles de base lorsqu’on portait un bébé. Lui tenir la tête. C’était la seule dont elle se souvenait. Midori commençait à pleurnicher, Akane la serra alors contre elle. Le bébé se calma un peu. Heureusement Hiro revint vers elle et la sauva de son angoisse.

« Je crois que tu lui manquais … Et je suis pas un monstre, si tu veux on fera une nuit sur deux. »

Akane assortie sa phrase d’un grand sourire en tendant Midori à Hiro. Il lui faudrait du temps pour être totalement à l’aise avec le bébé, pourtant elle s’était souvent occupée de Suzuna lorsqu’elles étaient plus petites. Elle la gardait quand sa mère était au travail, lorsqu’elles sortaient de l’école. Akane eut soudain une illumination.

« Hiro … J’ai une question, c’est un détail, tout petit, insignifiant … Comment va-t-on faire la journée ? Quand je serais au lycée et toi à l’hôpital … »

Elles pourraient surement trouver une nounou, mais cela aurait un coût. Sinon il faudrait qu’Hiro ou elle se libère de leur travail pour s’occuper de Midori. Akane soupira un grand coup. C’était le début des grandes questions et des soucis. A moins qu’Hiro ait déjà tout prévu. Mais pour l’instant il fallait nourrir Midori.

Jeu 17 Jan 2013 - 23:20

Hmmm une nuit sur deux … On verra, peut être qu'elle va faire ses nuits tout de suite, elle a l'air calme comme bébé.

Hiro récupéra Midori de bon cœur, c'était difficile de juger du caractère d'un bébé d'à peine 2h30 mais ce qui était sûr, c'était que depuis la première fois qu'elle l'avait tenu dans ses mains, elle avait sentit cette fragilité qu'elle devait protéger malgré tout ce qui pouvait arriver. A ce moment là, la mère était déjà morte et au fond d'elle, le raisonnement c'était fait instantanément. Maintenant elle se sentait mal quand elle ne sentait plus le poids du bébé dans ses bras. Finalement, le bébé sortit de son sommeil pour de bon après avoir été baladé de la sorte et partit en grand cri perçant. Le bruit manqua de briser un tympan aux oreilles délicates de la japonaise.

Pour l'instant j'aimerais bien que tu fasses chauffer un biberon s'il te plait. Ensuite pour ta question … Je crois que pour les jours à venir je vais l'emmener avec moi vu que l'hôpital a tout ce qu'il faut pour s'en occuper. Pendant ce temps il faudra acheter tout le matériel et une de nous deux va devoir prendre un congé.

Sans surprise, Hiro n'avait pensé à rien de tout ça sur le moment, elle n'avait absolument pas prévu de tenir sa promesse et compté initialement sur sa capacité à sauver la vie de la mère biologique de l'enfant. Mais les choses étant ce qu'elles étaient, il allait falloir assumer avec tout ce que ça impliquait. Au moins, elles étaient deux dans cette aventure et c'était le principal, toute seule Hiro se serait retrouvé plus que surmené et aurait perdu pied en quelques jours. Avec Akane elle pouvait espérer tenir un peu plus longtemps.

Quoi qu'il en soit, l'aspect romantique de leur soiré était définitivement perdue, même si Midori se rendormait dans 5 minutes, il y avait peu d'espoir qu'elles arrivent à penser à autre chose qu'à cette petite bouille. D'ailleurs, ça allait sûrement être le cas pour les années à venir. Akane revint avec le biberon qu'Hiro colla devant la bouche du bébé qui se mit immédiatement à tété.

je ne m'étais jamais demandé si je voulais un bébé … Enfin, je ne me suis jamais demandé si je voulais t'aimer, c'est peut être mieux quand ça s'impose après tout.

Dim 20 Jan 2013 - 14:47

Akane se rendit à la cuisine et se lança dans la préparation du biberon tout en écoutant la proposition d’Hiro. D’un côté la poudre, de l’autre de l’eau. Elle suivit scrupuleusement les instructions et fit bien attention à la température avant de revenir aux côtés de sa moitié et du bébé. Leur bébé. Cette idée était vraiment étrange dans l’esprit de la japonaise. Lorsqu’elle les vit toutes les deux elle ne put s’empêcher de sourire. Si on lui avait dit qu’elle allait assister à une scène comme celle-ci quelques années auparavant, Akane ne l’aurait pas cru.

« Et voilà, j’espère que je me suis pas trop raté dans la préparation … »

Elle tendit le biberon à Hiro avant d’aller s’asseoir sur le sofa. Elle les regarda quelques minutes et se releva d’un coup avant de courir à la chambre, visiblement à la recherche de quelque chose. Akane ouvrit plusieurs tiroirs de la commode, retournant tout ce qui s’y trouvait avant de finalement mettre la main sur l’objet qu’elle cherchait. Elle revint dans le salon et sourit à Hiro en lui montrant l’appareil photo.

« On devrait immortaliser cette soirée, tu ne crois pas ? »

Akane alla s’installer à côté d’Hiro et coupa le flash de l’appareil pour ne pas déranger Midori. Tendant son bras pour tenter de cadrer la photo au mieux, elle appuya sur le déclencheur tout en déposant un baiser sur la joue à Hiro. Elle regarda ensuite la photo en souriant. C’était leur première photo de famille et surement pas la dernière. Même si elle était encore sous le choc de la nouvelle, Akane était plus que ravie de cette situation. Elle avait réussi à faire changer Hiro, elle réussirait à être une bonne mère pour ce bébé. Midori deviendrait une adorable petite fille, une adolescente parfaite et elle serait ensuite une adulte reconnaissante envers ses parents. Il fallait l’espérer du moins.

Lun 21 Jan 2013 - 22:08

De l'eau et de la poudre, manquerait plus que ça !

Hiro sourit, fière de sa blague pourtant minable. Elle prit le biberon et en versa quelques gouttes sur le dos de la main. Même si c'était normalement les infirmières qui nourrissaient et s'occuper des bébés, il pouvait arriver qu'on demande aux internes de le faire, pour la simple et bonne raison qu'il n'y avait pas 500 médecins à Etiopia et que selon la demande il fallait être polyvalent. Malgré tout le geste lui venait assez facilement, l'habitude de rester calme et réfléchit dans des moments stressant ou d'autre perdraient les pédales. De toute façon, elle n'avait plus tellement le choix, il fallait bien s'en occuper de cette petite.

Akane revint avec un appareil photo. Judicieuse idée, une photo c'est ce qu'il y a de plus adéquat pour figer les moments heureux. Ca voulait dire que pour elle aussi c'était quelque chose de positif. A cette idée, Hiro était pleine de joie, c'était bel et bien à deux qu'elles allaient vivre cette aventure folle. Exceptionnellement, Hiro sourit sincèrement sur la photo. Il était fort probable que d'ici quelques années, après avoir survécu à l'horrible période où les enfants posent 20 questions par secondes, puis l'adolescence où Midori allait les haïr pour tout et surtout pour n'importe quoi, ce moment lui semble très loin. Il fallait juste espérer que, au moins dans l'ensemble, Hiro soit une meilleure mère que l'avait été sa propre mère. Si au moins Midori était heureuse, alors la jeune interne aura le sentiment d'avoir réussi.

Tiens, on dirait qu'elle s'est endormie. Je propose de faire comme certaine personne aime faire : on la met dans notre lit. De toute façon quand elle se réveillera t'inquiète pas qu'on va l'entendre...

Il fallait saisir cette chance inouïe. Hiro n'avait vraiment pas envie de se séparer de sa fille, mais elle n'allait pas non plus la portait jusqu'à sa mort. Et puis son ventre gargouillait énormément maintenant. A l'aveugle elle déposa le bébé au milieu du lit, entre les deux oreillers et bien recouvert de la couverture. Normalement il ne devrait y avoir aucun problème puisqu'il n'y avait pas d'animaux dans la maison et qu'elle n'était pas en age de se retourner dans son sommeil. Par précaution, Hiro lui pencha légèrement la tête sur le côté avant de retourner dans la cuisine pour déposer un baiser sur les lèvres de sa moitié.

On a enfin un peu de temps pour nous on dirait. Ca a été ta journée ?

Mar 22 Jan 2013 - 8:01

Akane regarda Hiro qui donnait le biberon à Midori. C’était surement grâce à son travail à l’hôpital mais on aurait dit qu’elle avait fait ça toute sa vie. Midori s’endormit finalement et Hiro proposa de l’installer dans leur lit. Elles n’avaient pas trop le choix dans l’immédiat. Mais il faudrait qu’elles achètent un lit pour bébé, Akane n’avait rien contre le fait que la petite y dorme de temps en temps mais ce lit restait quand même leur lit. Hiro l’installa avec deux coussins, formant un genre de petit lit, bien couverte et elles purent apprécier toute la réalité de l’expression « dormir comme un bébé ». Elles avaient donc un peu de temps à elles. La soirée qu’Akane avait prévue ne pourrait pas avoir lieu puisque romantisme et bébé n’allaient pas de pair mais elles pouvaient toujours profiter du repas.

« Eh bien … oui j’ai passé la journée à préparer tout ceci, entre acheter le nécessaire ce matin et cuisiner et décorer cet après-midi. Alors installons-nous pour manger. »

Tout en souriant, Akane se dirigea vers la cuisine. La pizza avait dû refroidir. Tant pis elle la réchaufferait pendant qu’elles mangeraient l’entrée. Et quelle entrée ! Il avait fallu à Akane beaucoup de patience pour préparer un assortiment de toasts, présentés sur un lit de salade. Akane et la cuisine n’avaient jamais été de bonnes amies, même si elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour présenter des repas convenables. Elle glissa la pizza dans le four, heureusement il était encore chaud. Elle se dirigea alors vers la table et disposa les assiettes, une en face d’Hiro et une en face d’elle. Une fois assise, la jeune femme constata à quel point son repas était ridicule.

« Passons sur l’originalité du repas pour nous concentrer sur la symbolique de ce geste … »

La japonaise prit la main de sa moitié dans la sienne. C’était une soirée étrange. Akane l’avait imaginée autrement. Romantique malgré le repas plus ou moins simpliste. Au final, c’était un moment de calme, un moment à elles deux uniquement, maintenant que Midori allait rythmer leur vie. Akane soupira un court instant avant de lancer en souriant « Itadakimasu ». Elle ne savait pas quel toast prendre en premier, il fallait trouver le moins mauvais.

« J’allais te demander comment s’était passée ta journée mais tu n’as peut-être pas envie d’en parler … »

Sam 26 Jan 2013 - 18:38

Hiro sortit de la chambre en s'étirant, lâchant un bâillement. Après une journée à opéré et une soirée à porter un bébé, elle avait un peu mal aux bras. Même si pour rien au monde elle ne l'avouerait, elle avait sa fierté. Et quelle fierté ! Hiro savait cuisiné mais elle ne cuisinait jamais, par exemple. Elle préférait manger les plats approximativement réussi de sa moitié plutôt que de mettre la main à la pâte. Même si de temps en temps elle faisait un effort, par amour. C'était aussi la raison pour laquelle elle ne se plaignait jamais sincèrement de ce qu'elle pouvait lui faire, ça aurait été un peu exagéré de sa part. Qui plus est, Akane s'était mise à la cuisine occidental, et ça c'était un bonheur quotidien. Si elle avait pardonner à son passé, Hiro se reconnaissait malgré tout bien mieux dans la culture américaine que japonaise.

Finalement, les deux filles pouvaient se mettre à table et manger tranquillement, chose qui avait été compromis avec l'arrivée de Midori. Hiro avait eu une trop dure journée pour rigoler des petits défauts de sa moitié, elle préférait faire preuve de sa douceur légendaire.

Ne te sous estime pas, baka ! Il est très bien ton repas...

Pour illustrer sa pensée, elle prit un des toast et le colla dans sa bouche d'un seule coup. Bon, évidemment, elle avait déjà mangé mieux... Beaucoup mieux. Mais Hiro était né avec une cuillère en argent dans la bouche et Akane ne pouvait pas lutter contre des chefs étoilés. Hiro déplaça les assiette pour les rapprocher, ainsi que la chaise. Quand elle s'assit enfin, elle était collé à Akane et passa son bras sur son épaule, déposant un baiser sur sa joue.

Non en effet tu as deviné. Et la tienne ? A part cuisiner tu as fait quoi ?

Hiro enfourna un nouveau toast, ils n'était pas si mauvais après réflexion. Il peut classique mais réussi. L'interne regarda Akane avec une petite lueur dans les yeux, c'était presque une femme parfaite. Sa femme parfaite. Même si le lit était prit, elles avaient encore le canapé … Non, ce n'était pas raisonnable avec un bébé de quelques heures dans la pièce d'à côté. Mais depuis quand elle était raisonnable ?

Ven 22 Fév 2013 - 17:20

Hiro avait déplacé une chaise et s’était rapprochée d’Akane. Compte-tenu de la situation qui leur tombait dessus sous la forme d’un bébé et du temps qu’elle avait passé à tout préparer, Akane était plutôt contente qu’Hiro apprécie la soirée. Surtout que sa journée n’avait pas dû être des plus reposantes. Tout en grignotant ses magnifiques toasts, Akane réfléchit à ce qu’elle avait fait de sa journée pour pouvoir la retracer à Hiro.

« J’ai longuement réfléchi à ce que j’allais préparer pour le repas, j’ai fait les courses et j’ai préparé le repas. Non je plaisante, je n’ai pas fait que ça. Ce matin je suis passée au lycée récupérer quelques bricoles que j’avais oubliées. Ça me fait plaisir de voir que les lycéennes m’apprécient, certaines m’ont même saluée d’un sourire. »

Si Akane craignait bien une chose, c’était que les jeunes filles qu’elle tentait d’aider la rejettent ou la détestent. Cela aurait été un échec cuisant pour la japonaise qui s’était mis en tête quelques années plus tôt de sauver toutes les âmes qui pouvaient l’être. Cette vocation elle la devait à Hiro, même si elle en comptait pas utiliser la même méthode pour les élèves du lycée. Ses joues rosirent en repensant à ce deal proprement absurde qu’elle avait fait avec Hiro, le referait-elle si c’était à refaire ? Son regard se posa sur Hiro qui semblait réellement apprécié le repas et elle se dit que oui, elle lui proposerait son idée idiote encore et toujours. Akane se tourna et fit face à Hiro. Elle prit son visage entre ses mains et l’embrassa rapidement.

« Oh oui et j’ai pensé à toi aussi ! »

Tout en rigolant de sa mièvrerie, Akane se leva et alla chercher la pizza. Elle était juste chaude, au moins elles ne risquaient pas de se brûler. Elle était plutôt fière de sa pizza, en comparaison aux toasts. Tout était de sa confection, la pâte, la sauce tomate. Bon peut-être pas tout, elle n’avait pas eu le temps d’affiner le fromage mais une bonne partie de la pizza était de sa confection. Akane découpa deux parts par trop grandes et les déposa dans leurs assiettes.

« Et voilà, une pizza préparée avec beaucoup d’amour. Je suppose qu’il va falloir que je me mette aux soupes, aux purées et aux compotes maintenant que Midori est là. »

Akane se réinstalla sur sa chaise en regardant avec tendresse Hiro. N’importe qui aurait probablement piqué une colère monstrueuse ou pris peur en voyant la jeune femme revenir avec un bébé. Mais cela n’étonnait pas Akane, c’était tout à fait le genre de choses que pouvait faire Hiro. Akane goûta un morceau de la pizza, elle n’était pas mauvaise.

Mar 26 Fév 2013 - 21:37

Hiro leva les yeux aux ciels, la bouche pleine de toast. Elle ne comprenait pas comment sa moitié pouvait retourner dans un endroit aussi horrible que le lycée après y avoir étudié pendant deux ans. De son côté elle n'y remettrait les pieds pour rien au monde, sauf la partie université pour les quelques cours qu'elle avait encore de temps en temps. Certes, Akane n'avait pas la même haine pour les études que l'ancienne délinquante qui gardait comme souvenir la torture de rester assise à ne rien faire pendant des heures et non pas l'ouverture d'esprit de l'apprentissage. Foutaise, une succession de mauvais souvenirs dans une sale ambiance. Tout ce qui lui avait plut dans ce lycée, c'était Akane, et elle l'avait avec elle au quotidien, tout à faire détacher de cet horrible bâtiment sans charme. L'unique point positif était les élèves. Maintenant qu'elles avaient quitter le lycée depuis un moment, tous les élèves ne les connaissaient plus. Il y avait bien quelques rumeurs par ci par là mais plus des légendes de fantômes qu'autre chose, c'était d'ailleurs ce qui permettait à Akane de faire son travail.

Un petit sourire apparut sur ses lèvres quand le contact chaud des mains d'Akane vinrent attraper les joues de la japonaise. Elle appréciait toujours ce genre d'attention, avec autant d'intensité que le premier jour, comme une première fois perpétuelle. Un baiser qu'elle trouva néanmoins trop court et qui lui arracha une moue boudeuse.

Moi aussi j'ai beaucoup pensé à toi. Même que du coup j'ai coupé une artère sans faire gaffe, mais ça c'était moins marrant.

Hiro resta une seconde songeuse, c'était évidemment complètement faux, elle ne pensait jamais à rien ni personne au bloc, mais elle aimait bien faire peur aux gens en jouant les bouchers. D'autant plus que quand on ne le connaissait pas bien, on pouvait vite se laisser prendre. Elle se jeta sur sa pizza pour la goûter, même si elle savait déjà à la tête le goût qu'elle pouvait avoir. Tout ce temps passait à vivre sur un rythme occidental lui avait appris l'art de juger des pizza et des hamburgers, elle était passé maître dans cet art sacré. Son esprit se recentra sur un certain objet qu'elle avait dans son sac. Elle l'avait complètement oublié avec tout ses rebondissements.

Oh super pizza Akane... Ah tiens t'as entendu, je suis sûr que le robinet de la salle de bain est ouvert, tu devrais aller vérifier. Si faut il fuit …

Sans trop de douceur, Hiro incita fortement Akane à aller regarder, tout en sachant pertinemment qu'il n'y avait rien, il fallait juste qu'elle sorte de la pièce quelques secondes. Chose faite, elle se leva d'un bond et alla fouillé son sac, sortant la boite de grande qualité d'une poche maintenant pleine de couche. Elle passa sa main sur ses cheveux, pour essayer de les coiffer avec plus de soin, ce qui ne la rendit pas du tout plus présentable, au contraire. Elle prit une profonde inspiration avant de revenir s’asseoir avec nonchalance. Le cœur explosant dans sa poitrine.

Mer 27 Fév 2013 - 15:36

Akane constata avec plaisir que sa pizza avait du succès. Que ce soit pour lui faire plaisir ou parce qu’elle appréciait vraiment, Hiro semblait aimer. L’ancienne maid goûta elle-aussi la pizza et fit une mine ravie en découvrant qu’effectivement elle était plutôt bonne. Bien sûr elle n’était pas prête d’ouvrir une pizzeria mais c’était un début si un jour la vie de conseillère d’orientation-psychologue ne lui faisait plus envie. Ses yeux s’ouvrirent grand sous l’étonnement et l’incompréhension lorsqu’Hiro lui assura entendre un robinet ouvert. Sans trop comprendre pourquoi ni comment Akane se retrouva à traverser l’appartement pour vérifier si les robinets de la salle de bain étaient bien fermés. Elle haussa les sourcils une fois dans la pièce, se disant qu’Hiro devait mijoter quelque chose. La japonaise en profita pour se regarder dans le miroir et arranger ses cheveux. Une fois la vérification, aussi inutile soit-elle, effectuée, Akane quitta la salle de bain. En passant devant la chambre, elle s’arrêta. Rapidement son regard balaya le couloir pour s’assurer que personne ne la regardait et elle entrouvrit ensuite la porte pour jeter un coup d’œil à Midori. Doucement Akane se faufila dans la chambre pour mieux la voir. Le bébé semblait dormir … comme un bébé. Akane eut un sourire tendre en la regardant et son cœur se serra lorsqu’elle réalisa l’importance du geste d’Hiro. Elles étaient mères. Aussi doucement qu’elle était entrée, Akane sortit de la chambre pour revenir avec Hiro.

« Je pense que tes oreilles te jouent des tours Hiro, je n’ai entendu aucun robinet et j’avais raison. Enfin … Ça va ? »

La japonaise revint s’asseoir à côté de sa moitié en la regardant d’un air inquiet. Elle avait oublié toute idée de complot, se rappelant de ce qu’avait vécu Hiro dans la journée. La perte d’une amie, la décision de ramener Midori. N’importe qui aurait l’air secoué après ça. Akane se reconcentra d’un coup sur le repas. Elle avait aussi préparé du dessert. C’était l’un des plats qui lui avait demandé le moins de préparation. Elle avait l’habitude d’en servir au Maid Latte à l’époque, et les cuisinières lui avaient appris à en faire. Mais quel était donc ce fameux dessert ? Des mousses au chocolat.

« J’espère que tu as encore de la place pour le dessert ! »

Ven 1 Mar 2013 - 20:58

Hiro croisa les jambes avec l'air le plus détaché du monde, elle laissa échappé un « ah » sourd qui se perdit dans le néant, comme si elle même se fichait d'avoir tord ou raison. Pourtant, elle avait bien insisté sur l'importance de vérifier ce robinet quelques secondes auparavant. D'un point de vue externe, elle devait sembler proche de la folie, le trouble de la personnalité violent qui conduit directement à l'asile. Détourner la conversation pour qu'Akane n'ait pas le temps de se poser des questions, ni d'en chercher les réponses.

Tu as remarqué qu'il fait jour de plus en plus longtemps ? Bientôt il ferra jour quand on se réveillera …

Bravo Sherlock, parmi tout ce qu'elle pouvait dire pendant un repas en amoureuse, avec un bébé tout juste rentré dans la famille qui dormait dans la pièce d'à côté, c'était de loin la chose la plus stupide. Son visage resta impassible mais derrière une fanfare s'érigeait à son honneur, formant un bouquant d'enfer à la gloire de sa stupidité. Heureusement, Akane avait vu l'étendu de sa folie depuis longtemps et elle n'avait plus à avoir peur de la perdre à cause de ça. Pire, elle l'aimait un peu pour ça, chose que la japonaise ne comprendrait jamais.

Akane proposa finalement du dessert, Hiro n'avait plus faim, son estomac contracté par la demande qu'elle s’apprêtait à formuler. Elle se leva doucement, entraînant sa moitié avec elle en lui tenant la main. Elle prit une profonde inspiration, gonflant ses poumons au maximum avant de les vider le plus lentement possible et … rien, Hiro regardait la pièce avec attention. Elle tira finalement Akane jusqu'au salon, au bord de la fenêtre, un endroit beaucoup plus chaleureux et décoré avec un peu plus de goût. Là, elle posa un genou au sol et sortit la boite de sa poche avant de l'ouvrir devant sa peut être futur fiancée. Elle ne posa aucune question, la scène était assez cliché comme ça et de toute façon sa gorge était nouée par l'émotion. Son cœur allait exploser dans sa poitrine, rendant la situation plus morbide que romantique.

Dim 10 Mar 2013 - 14:22

Akane était en train de se dire qu'Hiro était étrange, mais d'un autre côté, ce n'était pas comme si elle en doutait. D'ailleurs, elle aimait son côté étrange, hors de toute norme. Elle enchaina avec une remarque sur les jours qui semblaient rallonger. Akane haussa un sourcil tout en la regardant. Elle mijotait quelque chose, c'était sur et certain. Elle lui avait déjà ramené un bébé, que pouvait-elle préparer de plus ? Peut-être qu'elle allait le découvrir sous peu puisque Hiro l'entraina hors de la cuisine. Le dessert serait visiblement pour plus tard. Akane la regarda poser un genou à terre, son esprit commençait à comprendre pourquoi Hiro était bizarre. Son coeur fit un bond dans sa poitrine lorsqu'elle lui présenta une petite boite. Akane porta ses mains devant sa bouche pour s'empêcher de hurler sous le coup de la surprise et de la joie.

"J-je ... je ... euh ..."

Sa voix tremblait, impossible d'aligner les mots comme elle le voulait. Akane étendit ses bras vers l'avant et se jeta sur Hiro, les faisant toutes les deux basculer sur le sol du salon. Ce n'était pas confortable mais peu importe. La japonaise embrassa avec toute la tendresse et tout l'amour qu'il y avait en elle sa chère et tendre. C'était la réponse la plus claire qu'elle pouvait lui donner pour l'instant. Lorsqu'elle mit finalement un terme au baiser, Akane serra Hiro dans ses bras, enfouissant son visage dans son cou alors qu'elle sentait des larmes de joie arriver. Elle se sentait ridicule mais c'était trop d'émotions pour une seule soirée et une seule fille.

"Oui !"

D'accord, Hiro n'avait rien demandé, et si la question était "Akane trouve-tu cette boite jolie ?" alors sa réponse aurait été disproportionnée. Mais Akane était persuadée que la question qu'Hiro n'avait pas posée était la plus évidente qu'il soit. Une question dont la réponse était tout aussi évidente. Akane inspira profondément pour reprendre son calme et afficha un sourire resplendissant. Ce n'était pas la soirée qu'elle avait imaginée. Non cette soirée était mille fois plus belle que ce qu'Akane avait pu imaginer.

Dim 24 Mar 2013 - 21:35

Hiro essaya bêtement de tendre les bras pour retenir Akane, même si la chute était inévitable. La surprise l'empêcha de tomber avec grace, elle ressemblait au contraire à un cachalot sur une plage. Mais bon, ça n'avait pas beaucoup d'importance puisque, par ce geste, sa copine venait d'accepter de devenir sa fiancée, dans l'optique de devenir sa femme. La réponse positive ne tarda pas à venir confirmer sa première pensée, la transportant dans un état de joie au delà des mots. Elle ouvrit la boite pour glisser le bijou à sa place symbolique, sa taille était tout à fait exact, comme une seconde peau. En même temps elle se trouvait stupide de ressentir autant d'émotion, les deux femmes étaient ensemble depuis une éternité pour leur jeune age, elles prévoyaient les avenirs à petit pas depuis le début, à mille lieu de ces couples déjà fixé sur la fin prochaine de leur amour. Pour Hiro, leur histoire allait être éternelle, même quand Akane aurait des rides partout sur le visage et même si elle prenait 25 kilos, tant qu'elle gardait un peu de temps pour sa petite délinquante préférée. La japonaise écarta l'idée de laisser sa fiancée prendre autant de poids malgré tout, il fallait pas exagérer.

Tout en se demandant à quoi allait ressembler Akane dans 10 ans, Hiro avait commencé à la déshabiller, dans la fougue de l'instant. En quelques secondes elle avait déjà dégrafer le soutien gorge d'une main experte et faisait suivre la robe en glissant sa main en dessous, tout en l'embrassant passionnément. C'est le moment que choisit Midori pour se réveiller, criant dans des notes insupportable à l'oreille humaine. Hiro se releva, passant en un instant du corps appétissant d'Akane à la température du biberon qu'elle devait maintenant faire. Et oui, un bébé de cette age se réveille en moyenne toutes les 2h pour manger, leur rappelant par la même occasion l'avenir qui les attendait. Hiro soupira pour la forme, elle ne regrettait rien.

Techniquement si on commence par le pire, il nous restera le meilleur ! Quand on serra vieux et que Midori aura 20 ans … Quoi que non, je la fous dehors à 12, hahaha.

Suite à sa blague elle prit vraiment conscience qu'elle n'allait plus avoir de moment d'intimité avec Akane pour au moins les mois à venir. Elle posa une main sur son ventre, poussant un seconde soupir beaucoup plus sincère. Maintenant elle avait très envie, mais pas le temps de manger Akane sur le canapé. Pas étonnant dans ses conditions que les parents aiment autant leurs enfants, vu l'immense sacrifice que ça implique.

Lun 25 Mar 2013 - 17:53

Hiro sortit finalement la bague de son écrin et la glissa au doigt de l’ancienne maid qui ne pouvait s’empêcher de sourire comme une idiote. Elle traversait ce genre d’émotion qui vous colle un sourire niais au visage et vous donne envie de rire sans réelle raison. D’ailleurs Hiro semblait traverser le même genre d’état, même si son esprit vagabondait probablement beaucoup plus loin. A la manière de ses mains. Akane constata avec surprise que sa petite-amie, sa fiancée même, n’avait pas perdu sa dextérité sous le coup de l’émotion. Sa robe allait subir le même sort que son soutien-gorge sans que leurs lèvres ne se quittent. La japonaise jubilait, elle était heureuse, elle était amoureuse, c’était vraiment une soirée superbe, soirée qui prendrait peut-être finalement le tournant qu’elle était supposée prendre. Ou peut-être pas. De la chambre, des cris qu’Akane ne pensait pas entendre de sitôt leur parvinrent. Une légère déception et une prise de conscience envahirent l’esprit de l’ancienne maid. Elle aurait bien profité de la fougue d’Hiro, mais le bébé passait désormais avant tout. Akane déposa un baiser sur le front d’Hiro.

« Douze ans ? Je te trouve un peu pessimiste, avec nous comme parents, cette petit sera suffisamment mature pour vivre par elle-même bien avant ! »

Akane se mit à rire légèrement. Bien sûr elle n’avait aucunement l’intention de se débarrasser de cette enfant avant de très longues années, c’était le choix qu’elle avait fait en n’entrant pas dans une rage noire lorsqu’Hiro avait passé la porte, Midori dans ses bras. Tout aussi rapidement qu’Hiro l’avait dégrafé, Akane agrafa son soutien-gorge et se recoiffa. Certes Midori était un bébé, mais allez savoir ce qui pouvait traverser l’esprit d’un nouveau-né.

« Tu veux préparer le biberon pendant que je vais la chercher ? Ou peut-être que tu veux lui donner le biberon à la chambre … je n’ai pas la moindre idée de ce qui est le mieux. Ce n’est pas comme si elle avait conscience d’être dans une cuisine … »

La brune inspira un grand coup. Voilà que le stress s’emparait d’elle. Elle devait se ressaisir et repenser aux fois où elle s’était occupée de sa petite sœur. Tout en croisant et décroisant ses doigts, Akane sentit la bague qu’Hiro venait de lui passer au doigt. Elle n’avait aucune raison d’être stressée pour si peu, elle avait Hiro à ses côtés, et ce serait le cas aussi longtemps qu’elle respirerait.

Ven 29 Mar 2013 - 19:38

Hiro éclata de rire un bref instant, elle venait d'avoir l'image d'une gamine de 8 ans totalement indépendante, avec des mimiques d'adulte. Certes elle réagissait dix ans après la guerre, mais elle n'avait pas complètement oublié la blague d'Akane, le genre de blague qui demandait une certaine maturation dans le cerveau et assez de temps pour laisser son esprit vagabonder en image. Bref, après cet instant de folie elle s'approcha de la chambre et de Midori, sa fiancée semblait presque paniqué ou en tout cas carrément déboussolé, c'était donc à elle d'être la plus mature et réfléchit. Autant dire que ce n'était pas sa tasse de thé, elle préférait largement laisser Akane tenir les reines dans -presque- toutes les situations du quotidien. Mais il fallait admettre jusqu'au bout que, des deux, c'était elle qui avait le plus de connaissance et d'expérience, il y avait quelque chose de gratifiant là dedans.

La japonaise prit sa fille encore pleurante dans ses bras avant de la poser dans ceux de la deuxième maman. Vu comme elle même adorait la poitrine rebondit d'Akane, il n'y avait pas de raison que Midori ne s'y sente pas bien.

Autant la laisser là, j'ai peur que la lumière finisse de la réveiller durablement.

Elle s’éclipsa ensuite dans la cuisine, non sans se frictionner les oreilles, attaqué par le bruit des hurlements du jeune bébé. C'était toujours impressionnant de voir une si petite bouche faire de si grand cris. Préparer le biberon était donc un moment de paix relative pour la jeune femme. Et oui elle avait lâchement abandonné Akane pour ce faire. Non elle ne culpabilisait pas, au contraire un rire diabolique résonnait dans sa tête.

Quand elle revint avec le biberon bien chaud, elle trouva Midori un peu calmé. Hiro plaça la tétine devant la bouche du bébé qui se mit tout de suite à tété. L'image d'Akane en train de donner le sein s'imposa dans sa tête, elles seraient terriblement mignonnes toutes les deux comme ça. Puis un bruit significatif troubla son imagination, suivit d'une odeur qui ne laissait aucune hésitation. Hiro mit sa tête dans ses mains en soupirant, fatigué par avance des années qui allaient suivre.

Elle est dans tes bras, tu la changes.

Dim 7 Avr 2013 - 18:29

Finalement ça serait biberon dans la chambre, d’accord. Akane assimilait les informations lentement, la fatigue, avoir été dérangée en plein moment tendresse, allez savoir. Mais il faudrait qu’elle s’y habitue. Hiro lui posa Midori dans les bras avant de s’éclipser pour préparer le biberon. L’ancienne posa sur leur fille un regard plein de douceur et tout en la tenant fermement pour ne pas la lâcher, elle lui caressa la joue du bout des doigts. Assise sur le lit à attendre Hiro, Akane berça doucement Midori pour la calmer. Elle ne put alors s’empêcher de sourire en se demandant si c’était ça l’instinct maternel. Même si ce bébé était arrivé comme un cheveu sur la soupe, elle ne pouvait pas s’empêcher de l’aimer, elle voulait la protéger de tout, même si elle savait bien qu’elle ne pourrait jamais la protéger de tout. Hiro revint finalement avec le biberon et la façon dont Midori se jeta sur la tétine qu’on lui présentait laissait penser qu’elle avait effectivement très faim. Il faut dire que se nourrir de liquide ça ne doit pas tenir très bien l’estomac. L’instant d’après fut beaucoup moins mignon et doux, surtout pour Akane qui avait encore une fois l’impression de s’être faite piéger.

« Tu ne t’en sortiras pas comme ça la prochaine fois Hiromushi Honjô … Ca passe pour cette fois mais je ne serais pas aussi couillonne la prochaine fois. »

Tout en tentant d’éviter l’odeur, Akane récupéra le nécessaire et installa Midori. Elle défit la couche avec une dextérité qu’elle ne se connaissait pas, la repliant pour limiter les dégâts. Délicatement elle nettoya le derrière de Midori, en se disant qu’il lui tardait déjà qu’elle soit en âge de le faire elle-même. Une fois leur trésor propre, Akane lui enfila une nouvelle couche et la blottit contre elle tout en tirant la langue à Hiro.

« Je l’ai changée, j’ai le droit de lui faire un câlin. »

Riant légèrement, la japonaise s’approcha de sa moitié et posa son front contre le sien, Midori lovée entre elles. C’était donc sa nouvelle famille, d’abord Hiro avait été sa copine, son amie, sa petite amie, maintenant sa fiancée et la mère de sa fille. Akane sentit les larmes lui monter aux yeux, elle n’était pas triste, bien au contraire, elle se sentait plus heureuse que jamais. Elle renifla plus ou moins discrètement et retourna vers le lit.

« Nous devrions la remettre au lit non ? »